Pourquoi combiner reprise d’entreprise et franchise ?
Reprendre une entreprise permet de se lancer dans l’entrepreneuriat avec une structure déjà établie, des clients existants et un certain historique financier. En parallèle, intégrer un réseau de franchise offre l’appui d’une marque connue, un concept éprouvé et un accompagnement stratégique et opérationnel. Fusionner ces deux approches — racheter un commerce tout en intégrant une franchise — représente une stratégie particulièrement pertinente pour les candidats à l’entrepreneuriat qui cherchent à limiter les risques tout en accélérant leur développement.
La reprise d’un commerce existant qui fait déjà partie d’un réseau de franchise permet de bénéficier à la fois :
- Du potentiel d’un modèle économique éprouvé
- D’un emplacement souvent bien positionné sur le marché local
- D’une clientèle constituée et fidélisée
- D’un chiffre d’affaires stable ou en croissance
- Des processus et outils déjà mis en place
Selon une étude de la Banque de France et de l’INSEE, plus de 60 % des entreprises reprises passent le cap des cinq ans, contre moins de 50 % pour les créations ex nihilo. Le modèle de la franchise optimise encore ces probabilités, grâce à son accompagnement structuré et à son savoir-faire transmis.
Les avantages économiques de la reprise en franchise
La reprise d’un commerce adossé à une franchise présente de nombreux atouts d’un point de vue économique. Elle permet de bénéficier d’indicateurs concrets sur la rentabilité de l’affaire, de l’historique des résultats financiers, de l’équipement existant, des stocks et parfois d’une équipe déjà en place et formée. Le futur repreneur peut alors modéliser sa stratégie d’investissement et anticiper son retour sur investissement avec une meilleure précision.
Sur le plan de la franchise, l’acquéreur profite :
- D’une marque porteuse et d’une notoriété souvent nationale
- De campagnes marketing centralisées
- D’une centrale d’achats optimisant les coûts d’exploitation
- D’un accompagnement technique et commercial continu
En combinant ces avantages, le modèle réduit significativement les incertitudes économiques liées au démarrage d’une activité, tout en mutualisant certaines dépenses (communication, formation, innovation produit). Certaines études sectorielles révèlent par ailleurs que la rentabilité moyenne d’un point de vente franchisé dépassant les deux ans est supérieure à celle d’un commerce isolé, toutes choses égales par ailleurs.
Choisir la bonne franchise et identifier les opportunités de reprise
Avant d’envisager une reprise, il est essentiel d’identifier un secteur d’activité porteur et en adéquation avec son profil et ses compétences. En 2023, la Fédération Française de la Franchise (FFF) identifiait plusieurs secteurs dynamiques comme :
- La restauration rapide et la vente à emporter
- Les services à la personne (ménage, aide à domicile, garde d’enfants)
- Le commerce alimentaire spécialisé (bio, boulangerie, épicerie locale)
- L’équipement de la maison et les services immobiliers
Une fois le secteur identifié, la sélection du franchiseur est une étape cruciale. Celui-ci doit proposer :
- Un accompagnement solide lors de la reprise
- Une transparence sur les chiffres et les performances du réseau
- Des conditions contractuelles équilibrées (fréquence des redevances, durée du contrat, territoire exclusif, etc.)
Les opportunités de reprise peuvent être rendues visibles par le réseau lui-même, via son site Internet ou ses agences dédiées. De nombreuses enseignes publient régulièrement des annonces de points de vente à céder. Des plateformes telles que Transentreprise, Bpifrance Transmission, ou encore les Chambres de Commerce locales recensent également ces opportunités.
Les étapes clés du rachat d’un commerce franchisé
Reprendre une entreprise franchisée implique de suivre un processus rigoureux, alliant la relation avec le cédant (ancien propriétaire) et celle avec le franchiseur. Les grandes étapes de ce processus sont :
- Analyse financière et juridique : Étude des bilans, du compte de résultat et de la trésorerie ; vérification du bail commercial et des contrats en cours. À cette étape, l’intervention d’un expert-comptable ou d’un conseiller en reprise d’entreprise est fortement conseillée.
- Évaluation du commerce : Analyse du fonds de commerce, de la valeur client, des équipements, mais aussi de la réputation locale du point de vente.
- Validation auprès du franchiseur : Le franchiseur étudiera le profil du repreneur et s’assurera de sa conformité avec les critères du réseau. Une période d’immersion ou de formation initiale est en général prévue.
- Négociation et signature : Signature d’un compromis de vente, puis formalisation du contrat de franchise.
- Financement : Montage d’un plan de financement en mobilisant apport personnel, prêt bancaire et, éventuellement, aides publiques ou dispositifs comme NACRE, prêts d’honneur, etc.
Une fois le rachat validé, le franchisé peut opérer une phase de transition avec l’ancien dirigeant pour assurer la continuité de l’activité, avant d’intégrer pleinement le réseau et de bénéficier de ses supports.
Aspects contractuels à maîtriser
Un point de vigilance important dans la reprise d’une entreprise franchisée est le lien contractuel avec le franchiseur. Il ne s’agit pas simplement de reprendre une société, mais également d’obtenir l’agrément de la tête de réseau. Cette dernière exigera que le repreneur signe un nouveau contrat de franchise, souvent aligné sur les termes actuels en vigueur dans le réseau.
Par ailleurs, les droits d’entrée peuvent être réduits, voire supprimés, en cas de rachat d’un point de vente existant. Cependant, les redevances de fonctionnement, les obligations de formation initiale et les engagements marketing (publicité nationale, supports de communication) resteront à la charge du nouveau franchisé.
Il est aussi important de vérifier s’il existe des clauses spécifiques concernant le territoire d’exclusivité, les engagements de non-concurrence ou les obligations relatives à l’identité visuelle et à l’utilisation de la marque.
Perspectives et soutien des réseaux
La réussite d’une reprise en franchise repose autant sur la stratégie individuelle du repreneur que sur le soutien du réseau. Les franchiseurs ayant une politique active de transmission accompagnent les repreneurs potentiels dans :
- La recherche de financements
- La formation et la montée en compétences
- La communication locale pour relancer la dynamique commerciale
- La digitalisation de l’outil de travail (site internet, prise de commande en ligne, CRM, etc.)
Certains réseaux vont plus loin, en proposant des incubateurs, des parcours de formation destinés aux repreneurs ou en facilitant le passage du statut de salarié à celui de franchisé pour les collaborateurs internes.
Choisir de racheter un commerce en franchise, c’est donc s’inscrire dans une démarche stratégique doublement structurée : par l’historique de l’entreprise et par la méthode imposée par la franchise. Pour les entrepreneurs en quête d’un cadre rassurant mais stimulant, ce modèle hybride offre un compromis intelligent entre indépendance et accompagnement.