Le fitness, un marché qui n’essouffle pas
On pourrait croire que le marché du fitness aurait atteint sa maturité. Il n’en est rien. L’engouement pour la santé physique et mentale propulse encore les salles de sport vers les sommets, avec une croissance régulière de la demande, une diversification des attentes des consommateurs, et des concepts toujours plus affûtés. Les franchises ne se contentent plus d’aligner des tapis de course : elles réinventent l’expérience sportive pour séduire des publics de plus en plus pointus.
En France, le secteur du fitness pèse plus de 2 milliards d’euros, porté par une culture du bien-être qui se démocratise. On parle désormais d’“hygiène de vie” plutôt que de performance. Et dans cet univers en pleine mutation, les réseaux de franchise tirent leur épingle du jeu, capitalisant sur la reconnaissance de marque, la standardisation des services et la force d’un accompagnement bien rôdé.
Pourquoi la franchise muscle-t-elle sa présence dans le fitness ?
Tout simplement parce que le modèle s’y prête. Ouvrir une salle de sport, c’est gérer un équipement technique, maîtriser une logique de vente d’abonnements, assurer une animation commerciale constante… Bref, tout sauf un job de dilettante. Et c’est là que la franchise entre en jeu. Elle apporte :
- un concept éprouvé, souvent déjà implanté à l’international,
- des outils CRM et marketing clés en main,
- une expertise opérationnelle qui évite les erreurs de débutant,
- une forte notoriété dès l’ouverture des portes.
À l’heure où les consommateurs zappent au premier bug sur leur appli ou au moindre désagrément dans leur parcours client, ce socle solide fait toute la différence. Et les réseaux l’ont bien compris en peaufinant leur proposition de valeur.
Des concepts plus ciblés… et plus rentables
Si les mastodontes du secteur – on pense à Basic-Fit ou L’Orange Bleue – dominent en volume, ce sont les concepts de niche qui suscitent l’intérêt des investisseurs avisés. Le tout, c’est de répondre à un besoin clair, sur un marché bien défini.
Exemples ?
- Keep Cool joue la carte du bien-être, sans miroir ni esprit de compétition. Accessible, chaleureux, presque “cocooning”.
- Bodyhit s’adresse aux actifs pressés en proposant de l’électrostimulation à haute intensité, en 20 minutes chrono. Idéal pour ceux dont l’emploi du temps est serré comme un legging XS.
- Studio EMS mise sur le coaching en ultra-personnalisé. Des séances encadrées, millimétrées, avec une technologie dernier cri. Un segment premium qui fait mouche en zone urbaine dense.
Ce qu’on observe ? Une spécialisation qui suit les attentes du marché. Fini le « one size fits all ». La franchise se décline en formats adaptés aux profils clients : urbain pressé, retraité actif, sportif confirmé, néophyte intimidé… Tous trouvent aujourd’hui leur salle.
Technologie et fitness : un couple inséparable
YouTube, applis de sport, objets connectés, IA… Le numérique redéfinit le rapport au sport. Et les franchises intelligentes surfent sur cette vague. Celles qui fusionnent pratique physique et innovation tirent leur épingle du jeu.
Un exemple parlant : ClimbUp, spécialiste de l’escalade indoor, qui cartographie ses parcours et gamifie l’expérience. À mi-chemin entre la salle de sport et le jeu vidéo grandeur nature.
D’autres ont automatisé leur modèle pour maximiser la rentabilité. Citons Fitness Park, qui mise sur le libre-service high-tech 24/7 : accès sans personnel grâce à une appli, coaching sur écran géant, espace connecté pour suivre sa progression. Moins de charges, plus d’autonomie… et des marges mieux tonifiées.
La tendance est aussi aux outils d’analyse des performances : suivi des calories, du rythme cardiaque, ou des charges progressives via bracelet. Les franchisés qui intègrent ces services dans leur offre créent une valeur ajoutée différenciante. Et fidélisent.
Le boom du “Small Group Training” et du coaching personnalisé
On le sait, l’individualisation de l’expérience client est devenue la norme dans la restauration, l’hôtellerie, la mode… Le fitness suit le même chemin. Le “Small Group Training” – entraînements en petits groupes – séduit de plus en plus : plus motivant, moins intimidant qu’un face-à-face avec un coach, et plus rentable qu’un coaching individuel.
Les franchises l’ont intégré dans leur offre, souvent avec réservation via application et suivi de progression. Les adhérents ont l’impression de faire partie d’une tribu fitness. Une stratégie d’ancrage communautaire, qui renforce l’envie de revenir… et donc la récurrence de chiffre d’affaires.
Le coaching personnalisé, quant à lui, reste une arme redoutable pour positionner une salle sur un segment premium. Certains franchisés n’hésitent plus à proposer offres hybrides avec nutritionniste, suivi bien-être, voire médecine douce.
Et les zones rurales, on en parle ?
Souvent oubliées dans les stratégies de croissance, les zones secondaires et rurales offrent pourtant un terreau fertile pour des franchises bien calibrées. Là où l’offre est mince, voire inexistante, une salle moderne peut rapidement asseoir sa domination locale.
Des enseignes comme L’Orange Bleue ou Gigafit ont très tôt investi ces territoires avec succès : coûts d’implantation réduits, concurrence faible, fidélisation rapide. Certes, le panier moyen y est plus faible, mais la solidité de la base clients compense. On parle ici de stratégie foncièrement patrimoniale, plus qu’opportuniste.
Quels sont les profils recherchés par les franchises ?
Contrairement à une idée reçue, il n’est pas indispensable d’avoir un passé de coach sportif ou de bodybuilder pour ouvrir une franchise dans le fitness. Ce qui compte, c’est avant tout :
- l’envie d’entreprendre,
- la capacité de management et de gestion,
- une vision de la relation client,
- un goût prononcé pour la rigueur (les normes d’hygiène, les procédures, tout ça…)
Les têtes de réseau facilitent l’entrée dans le métier avec des formations solides, un accompagnement à l’ouverture et un suivi terrain. Certains n’hésitent pas à aider dans la recherche de financement ou le choix du local – autant dire que le portage est réel.
Et soyons francs : avec un apport souvent situé entre 30 000 € et 80 000 €, c’est l’un des secteurs les plus accessibles de l’univers du retail, avec un potentiel de retour sur investissement qui peut faire pâlir bien des concepts food.
À l’horizon : flexibilité et hybridation
Innovation oblige, les formats évoluent à vitesse grand V. Le modèle « salle classique 600 m² + douches + studio cardio » cède du terrain à des formats mixtes plus flexibles :
- petits studios spécialisés (yoga, boxe, cycling) en centre-ville,
- concepts mobiles type fitness truck pour événements ou collectivités,
- modules intégrés à d’autres lieux de vie (hôtels, coworkings, campus).
Une hybridation des concepts qui offre de nouveaux relais de croissance aux franchisés et permet de pénétrer plus facilement des micro-marchés ou des niches démographiques précises.
En parallèle, les modèles d’abonnement se décloisonnent. Le “pay per use”, les pass multi-salles, ou les offres entreprise B2B viennent compléter des revenus parfois saisonniers. Les franchises avisées s’ouvrent à ces options pour lisser leur activité et maximiser leur rentabilité.
Dernier mot pour les futurs franchisés
Ceux qui pensent qu’ouvrir une salle de sport, c’est juste louer des machines et encaisser les abonnements, partent du mauvais pied. Le fitness franchisé est un métier complet, mêlant technicité, animation commerciale, rigueur opérationnelle et marketing local. Mais c’est aussi un modèle résilient, inspirant, et en pleine mutation.
À condition de bien choisir son enseigne, son territoire et de comprendre les ressorts du client moderne. Celui qui veut transpirer, oui, mais pas n’importe où, pas n’importe comment, et surtout pas sans histoire à raconter.